PAROISSE "SACRE-COEUR DE JESUS" d'AVETONOU

HOMELIE DE MGR BENOIT ALOWONOU, EVEQUE DE KPALIME,

LORS DE LA MESSE D'ENTERREMENT DES PERES ADOLPHE MEZIKPIH
ET JEAN-LEONARD NYENDAH

​

​

"Venez les bénis de mon Père recevoir l ‘héritage qui a été préparé pour vous depuis la création du monde"

​

Frères et Sœurs en Christ,

​

Les paroles que nous venons d’écouter sont des paroles de grande consolation, des paroles qui fondent notre espérance en la vie du monde à venir, des paroles qui nous font entrevoir un coin du ciel au cœur des épreuves de la vie. Des paroles qui nous donnent l'assurance n'est pas la fin du projet de sur l'homme mais plutôt le commencement de ce projet. Oui, ce jour-là, le Christ-Roi, le juge des vivants et des morts, dira aux bénis de son Père «venez, venez, recevoir l’héritage, venez recevoir la couronne des vainqueurs ». Nous sommes venus remettre à Dieu nos frères, des fils de Dieu, prêtres de Jésus Christ, le TRP MEZIKPIH Adolphe et le RP NYENDAH Jean-Léonard, qu’il a rappelés à Lui. Nous sommes venus célébrer l’action de grâce au Seigneur en leur mémoire, pour dire merci de l’espérance qui les a guidés et consolés au cours de leur pèlerinage sur la terre. Nous venons rendre grâce au Père pour le don de Jésus, et pour notre foi en son nom, pour sa résurrection, l’assurance de notre résurrection, et pour la vie éternelle en son nom. C’est cela l’héritage préparé par le Père depuis la création du monde. C'est cela le projet du divin Créateur sur sa plus belle créature: l'homme.

​

Frères et Sœurs,

​

Il est réservé aux hommes de mourir une fois et après quoi vient le jugement. (Hébreux 9:27 ). Le jugement est un mot terrible, et le jugement de Dieu pour nous qui sommes des pécheurs est une perspective redoutable. En effet, qui donc peut tenir devant un tel juge, Lui qui scrute les reins et les cœurs et qui perce les intentions les plus secrètes? Dans le livre de Malachie, le prophète exprime cet effroi: « Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? Car il sera comme le feu du fondeur » (Malachie 3,1 et 2). Ces paroles sont d'un passé très lointain mais elles sont toujours d'actualité car elles sont des paroles de Dieu. (Tout passera mais la parole de Dieu ne passera pas.). L’évangile du jour nous dit que le jugement de Dieu, remis au Fils, séparera définitivement les brebis des chèvres. Le caractère principal qui mettra les uns à sa droite et les autres à sa gauche est leur capacité d’amour, la pratique de la charité. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ses petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Que veulent dire ces paroles ? Cela veut dire que Jésus a pris notre humanité, afin qu’en Lui tout homme découvre un frère, un autre lui-même, et pour qu’en tout homme, chacun reconnaisse un autre Christ. Et le Christ qui repose en toute personne, attend d'être visité, d'être habillé, d'être nourri, d'être libéré, d'être accueilli. En rappelant à la fois deux fils prêtres à peine 48h, Dieu nous invite à nous rappeler de notre unique devoir de ses fils: devoir d'amour rien que l'amour. St Jean de la Croix a résumé cela en ces mots : « au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour. »

​

Frères et Sœurs,

​

La parole de vie que nous méditons aujourd’hui devant ces corps sans vie mais appelés à la Vie, corps de nos frères, les Pères MEZIKPIH Adolphe et NYENDAH Jean-Léonard, n’est pas un message de peur mais une Bonne nouvelle. La bonne nouvelle de la force rédemptrice de l’amour, la Bonne nouvelle qui nous rappelle le seul combat qui mérite d’être mené en ce monde : le combat pour conquérir la vie éternelle. St Paul l’a écrit à son disciple Timothée : « Pour toi, homme de Dieu… combats le beau combat de la foi, conquiers la vie éternelle à laquelle tu as été appelé » (1 Tim 6,12).

Frères et Sœurs,

​

La parabole du jugement dernier nous interpelle aujourd’hui, nous qui sommes encore en route. Il nous dit de nous efforcer d’entrer dans la vie éternelle, de saisir la main que Dieu nous tend, lui qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés au Royaume de son Fils bien-aimé. (Col. 1:13). La condition pour recevoir cet héritage, l'héritage du royaume, c'est l'amour, l'amour charité qui voit en tout homme le visage du Christ.

​

Chers Frères et Sœurs,

​

Nous enterrons aujourd’hui deux prêtres, deux hommes choisis parmi les hommes pour être configurés au Christ, pour être le visage d’amour du Christ à ceux que le Seigneur n’a pas eu honte d’appeler ses frères. Ils ont été appelés par le Christ pour être comme lui, tout consacrés à Dieu, au service de leurs frères jusqu’au terme de leur vie ! Nous prions le Seigneur de leur donner l’héritage promis aux bénis du Père. Le Père a bénis ses serviteurs MEZIKPIH Adolphe et NYENDAH Jean-Léonard en Jésus-Christ dans le baptême et dans le sacerdoce. Le sacerdoce, l’amour du cœur de Jésus, a appelé les Pères MEZIKPIH et NYENDA à aimer ceux qu’il leur a confiés, son peuple qu’il a racheté au prix de son sang. Il les a bénis en les envoyant porter sa parole et ses sacrements. Il les a bénis par le don de la foi en son Fils en qui le germe de vie éternelle a été mis en eux. Or la foi opère par l'amour dit St Paul aux Galates (Ga 5,6). Au nom de l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs, nos chers disparus ont servi leurs frères dans l’obéissance à l’Eglise. L’obéissance, disait Jean Paul II, c’est le nouveau nom de l’amour. L’amour pour le prêtre est le secret de sa vocation, de sa mission dans l’Eglise. Durant sa vie dans l'Eglise en marche, le TRP MIZIKPUI avait annoncé le Christ ressuscité dans cette paroisse Saint Esprit c'est ici qu'il avait débuté sa ministère sacerdotal en 1965. Après 2 années de ministère de jeune prêtre, il fut envoyé à AGOU puis à Adeta, d'Adeta son Évêque Mgr Dosseh l'avait envoyé à la paroisse Marie Reine de Bē, (4 années de mission à Bé). Affecté en 1990 à Woamé il quittera Woamé en 2003 après 13 années vécues dans la vigne de Dieu qui est à Woamé. C'est en 2003 que le TRP MEZIKPIH sera affecté à la paroisse du Sacré Cœur d'Avetonou. Il disait souvent, aux fils et filles de la paroisse du Sacré Cœur quand je quitterai Avétonou, je me rendrais directement au Jardin de la Résurrection. Dimanche prochain, 3 juillet il fêtera au ciel ses 51e anniversaire de son ordination sacerdotale. Le NYENDA Père se préparait dans la pieuse discrétion à célébrait son jubilé d'or sacerdotale l'an prochain. Chaque que je lui parle de ce jubilé, il me répondait " Amelagbéo pé nyéma " comme s'il savait qu'il nous quitterait avant le jour. Pendant les 49 ans de son ministère sacerdotal, le Père NYENDA avait annoncé la Bonne Nouvelle à la paroisse saint Augustin d'Amoutivé à Lomé, à AGOU à la paroisse Saint Pierre Claver. À AGOU, le NYENDA et le Père MIZIKPUI avaient travaillaient ensemble comme vicaire et Curé. Il n'aurait jamais pensé qu'ils seraient réunis ensemble dans la même liturgie des obsèques que l'Eglise élèvera au ciel pour eux. Après AGOU, le Père NYENDA est allé à Adeta puis à Agbelouvé, à la paroisse Immaculée Conception de Nyekonakpoe. De Nyekonakpoe, il a était nommé à la paroisse MASNUTI à Amouzoukopé, d'Amouzoukopé il sera envoyé par son Évêque à la Paroisse Christ Roi à Atakpamékondji. En 2001 il sera nommé Aumônier des hôpitaux.

​

Frères et Sœurs,

​

Nous célébrons pour eux le sacrifice d’action de grâce, le sacrifice d’amour de JESUS. Nous lui demandons d’accueillir aujourd’hui à son autel l’offrande du bien qu’ils ont fait dans la sainte Vigne là où il les avait envoyé et de les purifier de tout mal. « Quand la tâche a été accomplie et que l’on s’est préparé toute sa vie à rencontrer celui pour qui on a vécu, la mort n’est qu’un tranquille et paisible départ comme le dit Charles Péguy. C’est l’ultime Eucharistie qui remet notre chair, je dirais notre Corps entre les mains du Père. Chers Pères MEZIKPIH Adolphe et NYENDAH Jean-Léonard, quand le Seigneur viendra juger le monde, et il est déjà venu pour vous, qu’il soit pour vous visage de miséricorde du Père, qu’il vous donne l’héritage préparé pour vous depuis la création du monde. Amen !